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Avortement et Constitution : quelle parole d’Eglise ?

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Église et IVG : source : Journal La Croix

« Dans ce combat si délicat, certains auront oublié que la vie n’est pas une idéologie »

Par le Père Louis-Marie Guitton Prêtre du diocèse de Toulon

Le père Louis-Marie Guitton revient dans ce texte sur l’attitude de l’Église vis-à-vis du sujet délicat de l’IVG, alors que députés et sénateurs réunis en Congrès ont inscrit dans la Constitution la liberté d’avorter. Il propose que, avant de prendre telle ou telle posture, les catholiques demandent pardon, en particulier pour leurs « indifférences complices » et leurs « calculs mesquins ».

L’inscription de la liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution vient d’être votée par le Congrès. Alors que ce « moment historique » est salué par des cris de victoire, le temps est peut-être venu d’une vraie demande de pardon.

Pardon pour les violences masculines. En filigrane, derrière l’IVG, se profile en effet la longue liste de blessures féminines liées aux relations avec les hommes : coups, viols, violences, abandon, mépris, mensonge, trahison… La relation homme-femme est abîmée et souvent douloureuse ; qui s’en soucie autrement que pour mener une lutte idéologique acharnée, sans effet sur ces cicatrices jamais refermées ?

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Un pardon n’est-il pas nécessaire de la part des hommes vis-à-vis de toutes ces femmes qui se sont senties meurtries et humiliées au plus profond d’elles-mêmes ? En effet, le temps ne suffit pas à effacer la trace d’événements qui ont marqué durablement ces vies de leur empreinte. Une démarche est nécessaire pour guérir, apaiser et consoler. Où sont les hommes qui se lèvent pour exprimer un regret, un repentir, un mouvement de compassion ?


Indifférences complices

Pardon pour l’absence des pères. Un autre pardon s’impose : dans l’IVG, l’homme autant que la femme est en cause : ce n’est jamais tout à fait un « acte solitaire ». Si on en a fait un « droit fondamental », il est malheureusement souvent le reflet d’une démission de l’homme. Il aurait dû être un soutien… il était absent. Combien de femmes ne se seraient pas résignées à cette issue si elles n’avaient pas été laissées seules face à ce choix ? Comment ne pas penser à tous les chantages et les ultimatums pathétiques auxquels elles ont été soumises, les menaces et les pressions auxquelles il leur a fallu faire face ? Combien d’hommes pour prendre leurs responsabilités et demander aujourd’hui pardon ?

Pardon pour les indifférences complices. Il ne se passe pas un jour sans que nous soyons rappelés à notre devoir de solidarité. Solidaires… nous l’avons si peu été avec les femmes « confrontées à une grossesse non désirée ». Comment en sommes-nous arrivés à laisser croire que l’IVG était l’unique choix possible face à une situation de détresse ? Il est bien rare que l’on propose une alternative à la femme qui se pose la question. Sommes-nous devenus aveugles à ce point pour refuser de regarder en face les blessures profondes et durables liées à ce drame ? La femme n’est-elle pas aussi victime de l’IVG ? Combien de souffrances muettes n’avons-nous pas causées par nos silences complices ? Ne sommes-nous pas face à des souffrances d’autant plus vives qu’on n’ose pas les nommer ?

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La question de l’immigration se pose de manière cruciale aujourd’hui, et les chrétiens ont bien du mal à l’appréhender. Quand se présente celui qui n’était pas invité, ou tout simplement pas attendu, l’Évangile parle plutôt de lui faire une place que de le renvoyer ou de le supprimer… Ne faudrait-il pas envisager la question de l’enfant à naître de la même manière ? Quand l’enfant est là, il n’est ni un risque ni un agresseur, mais tout simplement comme un étranger à accueillir…
 

Les calculs mesquins
Pardon pour les défenses indiscrètes de la vie. S’il faut demander pardon, il ne faut pas oublier les scandales qui ont pu être provoqués par une défense indiscrète de la vie… Dans ce combat si délicat, certains auront oublié que la vie n’est pas une idéologie. On peut vouloir sensibiliser les consciences et alerter sur la gravité des atteintes contre l’enfant encore dans le sein de sa mère, mais sans jamais blesser les personnes. La diffusion d’images de fœtus avortés, les invectives lancées à la face des militants de l’IVG ou autres campagnes tapageuses n’ont sans doute pas fait beaucoup avancer les choses. Pour toutes les initiatives qui n’ont pas respecté suffisamment les personnes, une demande de pardon s’impose. L’attention portée aux personnes, l’accompagnement et l’écoute, de même que toutes les initiatives qui tendent à montrer la beauté et la dignité de toute vie humaine seront toujours plus fécondes que la dénonciation du mal par l’exposition de sa laideur.

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Pardon pour les calculs mesquins. Comment en sommes-nous arrivés à ne plus pouvoir nous réjouir du don précieux de la maternité, lorsque la naissance de l’enfant n’est plus toujours vue comme un « heureux événement », lorsque certains vont jusqu’à faire rimer maternage et esclavage ? Pourquoi ne pas reconnaître que la grossesse peut impliquer une vraie précarité, que les femmes n’ont souvent pas le salaire qui leur permettrait un vrai choix ? Il s’agit de faire en sorte que la maternité ne soit plus synonyme de déclassement social, de marginalisation et d’inefficacité. Si les femmes n’ont pas les enfants qu’elles voudraient, c’est aussi parce qu’on ne leur donne pas la possibilité de les accueillir.
 
La voix résignée de l’Église

Pardon pour les silences ecclésiaux. Depuis 1975, la voix de l’Église s’est parfois faite discrète, résignée. Était-ce le temps des « chiens muets » ? Était-ce la peur de paraître dépassés par l’évolution inéluctable des mœurs ? Était-ce le souci de plaire au monde ? Ces silences sont eux aussi coupables, qui ont laissé les fidèles bien seuls. La défense de la vie par certains a été considérée comme une obsession ou une lubie, en tout cas le signe d’un repli identitaire moralisant. Le pape François, sans en faire un refrain, a eu des mots extrêmement fermes pour dénoncer « un mal absolu ». Il affirme que « la défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement… Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine ».

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Pardon pour les divisions coupables. Le dernier pardon à demander est très lié au monde catholique français. Les plus mobilisés sur la question de la vie sont aussi les plus divisés, chacun pensant que l’unité devra se faire autour de sa propre initiative. Les tenants de l’action politique ignorent parfois les associations de terrain, qui ont choisi l’engagement auprès des personnes. Celles-ci au contraire critiquent les marches ou autres démonstrations publiques, qui seraient inutiles et contre-productives.

Il y a enfin ceux qui considèrent que ce n’est jamais le moment de parler de cette question, que l’Église n’en a ni la légitimité ni les compétences. Mais s’il faut attendre d’être irréprochable pour nous exprimer, nous risquons fort de ne plus rien dire sur aucun sujet. Humblement, conscients de nos limites et de nos contre-témoignages toujours possibles, nous ne pouvons pourtant pas nous réjouir de voir l’IVG devenu une « liberté garantie » par la constitution de notre pays, liberté que certains considèrent comme un droit.
Puisque c’est possible

La loi Veil fut votée en 1975 sur un déni et un refus. 50 ans après, 86 % des Français souhaitent l’inscription dans la constitution de ce droit à l’avortement. Cette quasi-unanimité n’est-elle pas le signe du recul de l’espérance devant la pulsion de mort qui ronge de plus en plus nos contemporains ?

 Dans nos sociétés post-modernes, le droit n’est plus l’objet de la justice comme le définissait, déjà, Aristote au IVème siècle avant Jésus Christ. Il est devenu la liberté de faire tout ce que je veux, tout ce qui me plait, à condition de ne pas nuire aux autres. La limite de mon droit n’est plus que le respect de la liberté de l’autre, l’État n’étant plus là que pour arbitrer entre les exigences contradictoires des uns et des autres, dans un équilibre toujours précaire. Ainsi ce sont multipliés les droits dit sociaux ou sociétaux comme le droit à l’avortement, le droit au suicide, le droit au mariage pour tous, le droit de se choisir un genre distinct du sexe biologique.

Evidemment, si mon droit s’arrête où commence le droit de l’autre, le droit à l’avortement pose un problème à la conscience, même moderne. Comme disait le professeur Lejeune au moment des débats sur la loi Veil, aussi petit soit-il, Tom Pouce, ce futur adulte, est là dans le ventre de sa mère. Or si Tom pouce est là, il a droit à la vie et le supprimer a des airs d’homicide. Que quelqu’un décide d’arrêter l’existence d’un homme ou d’une femme à quelques jours de gestation ou après des dizaines d’années de vie ne change rien à la question : c’est toujours la même personne, le même unique destin, le même Tom Pouce qu’on tue. Bien entendu, c’est inacceptable, même pour la conscience moderne pour laquelle demeure l’interdit du meurtre. Il a donc fallu, pour voter la loi Veil, installer l’opinion, qui soit dit en passant, ne demandait que cela, dans un double refus.  

Déni d’humanité

Le premier consiste à nier, contre toute évidence scientifique, que Tom Pouce soit une personne humaine. Ce serait juste un amas de cellules. Dans les tout premiers jours de son existence, il est vrai, Tom Pouce n’est pas très grand. Il n’est pas très difficile de prétendre qu’il n’est pas encore capable d’opérations cognitives complexes. Les semaines et les mois passant, cela devient moins crédible. Quand il a dépassé le stade du zygote, qu’il arrive au stade du fœtus et surtout quand il est parvenu, après trois mois, au terme de l’organogénèse, il devient plus compliqué de nier l’évidence que c’est un petit humain ; d’autant que les échographies nous le montrent si mignon…

Pour se maintenir dans le déni, l’opinion écoute alors de doctes philosophes et parfois même des théologiens. Ceux-ci lui expliquent que la personne n’existe que quand elle entre en relation. Ils évitent au passage de s’interroger pour savoir si Tom Pouce n’est pas déjà en relation avec sa mère, et elle avec lui. Mais peu importe : puisque celle-ci ne veut pas le garder et le reconnaitre comme son fils ou sa fille, Tom Pouce est déclaré inapte au statut de personne humaine.

Et c’est ainsi que la quasi-totalité des françaises et des français considère qu’en aucun cas l’avortement ne transgresse une des lois primordiales de la conscience humaine : « tu ne tueras pas ».

Refus de souffrir
Laissons de côté l’aspect devenu dominant de cette transgression, celui d’une liberté absolue qui, ne se souciant plus de celle des autres, se conçoit désormais sans limite (ici : « je fais ce que je veux de mon corps ») dans une société devenue fondamentalement libertaire ; et tenons-nous-en dans cet article à la justification affichée par les promoteurs de l’avortement à l’origine, à savoir la question de la souffrance. La loi Veil a été votée en invoquant la souffrance de la femme confrontée à une grossesse non désirée, voire infligée par violence. Impossible de nier que les « faiseuses d’ange », comme on les appelait, laissaient, quand elles n’en mourraient pas, des femmes physiquement et moralement meurtries par des actes d’une barbarie sans nom.

Le thème principal de ceux qui soutenaient, à l’époque, la loi Veil était donc de dire, « entre deux maux choisissons le moindre ». Il est vrai qu’entre un avortement dans des conditions d’insalubrité et de manque d’hygiène quasi-totale et un avortement dans un bloc opératoire, il est possible de comprendre qu’une femme dans une très grande détresse physique, morale ou sociale choisisse la clinique que lui proposait la loi Veil plutôt qu’un cabinet occulte. Il ne vient non plus à l’idée de personne de dire qu’une jeune fille de 16 ans qui attend un enfant ne s’engage pas dans une vie difficile pour elle-même et son enfant. Même les moralistes les plus vétilleux reconnaissent que l’avortement est un drame humain avant d’être objectivement une faute morale.

Pour autant, ce refus de la souffrance peut-il être érigé comme une sorte de droit ? Aurais-je le droit, à tout prix, de ne pas souffrir ? Certains aimeraient s’en persuader.  

Personne ne nie que la lutte contre la souffrance soit légitime. Mais personne ne peut faire de la lutte contre la souffrance un absolu ou une fin en soi. Les moyens utilisés ne doivent pas être pire que le mal auquel ils cherchent à porter remède. Sinon la lutte contre la souffrance devient une valeur supérieure à la promotion de la vie. Or c’est ce qui semble arriver. Nos sociétés cherchent désespérément à chasser, sans y parvenir, la souffrance de la vie et, quand elles n’y parviennent pas, elles préfèrent sacrifier la vie.

Souffrir est devenu le mal absolu.

Nos sociétés ont oublié que la souffrance, qui reste un mal, peut avoir un sens, et parfois même être source de rédemption. Mourir pour sa patrie en est un exemple. Porter une vie, l’accueillir quoi qu’il en coûte, en est un autre qui n’est pas moins grand.

Mettre un enfant au monde restera toujours un pari sur la vie ; ce sera toujours croire que le don de la vie est plus grand que la souffrance, la maladie ou la mort. Dans le journal La Croix, Mgr Pascal Wintzer, il y a quelques jours, écrivait à propos du droit à l’avortement et de la loi sur la fin de vie que « l’élan vital a déserté notre époque, singulièrement les Français…  La mort semble plus protégée que la vie n’est encouragée. On a dès lors la tentation de penser que tout cela appartient à une seule et même logique qui fait taire toute espérance en la vie, en la promesse de futur qu’elle offre. » Et il concluait « Aujourd’hui comme hier, l’espérance comme la vie, sont des sports de combat. Il ne s’agit pas de combattre contre les autres, mais contre soi-même et la tentation de baisser les bras, de ne plus croire l’action humaine porteuse de fruits. »[1]

Comment s’étonner que, dans ces conditions, 86 % des Français souhaitent inscrire la loi Veil dans la constitution. Un « droit », fondé sur un refus en forme de déni généralisé : celui de reconnaitre que le tout petit, bien ou mal portant, est déjà porteur de l’immense richesse d’amour que possède le moindre être humain à sa naissance.

Un déni qui s’accompagne du refus, largement partagé, de croire que l’espérance peut triompher de la souffrance et que l’amour est toujours plus grand que le mal. Cet aboutissement est parfaitement logique dans une société où nul ne supporte plus aucune frustration d’aucune sorte.

Ainsi la France va sanctuariser dans la constitution sa peur de la vie et de la souffrance. Cette sanctuarisation permettra au Conseil Constitutionnel de poursuivre plus facilement en justice ceux qui refusent, au nom de la clause de conscience, de pratiquer des avortements afin de les y contraindre. Attendons-nous aussi à ce que, selon la même logique, il en soit de même pour l’euthanasie et le suicide assisté : érigés en un « droit à… », il deviendra obligatoire d’y concourir pour tout praticien. Selon le Garde des Sceaux, en inscrivant le droit à l’avortement dans sa constitution la France serait « porteur des valeurs universelles ». En réalité c’est à ses peurs et à la pulsion de mort qui les alimente qu’elle donne une portée universelle. Notre société est en train de devenir suicidaire.

Thiery Boutet

[1] https://www.la-croix.com/a-vif/ivg-euthanasie-mgr-wintzer-la-mort-semble-plus-protegee-que-la-vie-n-est-encouragee-20240228
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BENIN : Jumelage

                       UN APERCU SUR LA GENESE ET LES OBJECTIFS DU JUMELAGE GAP-EMBRUN – DASSA-ZOUME,
            SUR L’EGLISE DU BENIN ET SUR LE FONCTIONNEMENT D’UNE PAROISSE DANS LE DIOCESE DE DASSA-ZOUME


LA GENESE ET LES OBJECTIFS DU JUMELAGE

LA GENESE :
           
            Le projet de jumelage s’est inscrit dans l’histoire de Gap-Embrun. En effet, Mgr MALLE, pour pallier au problème de manque de prêtres dans son diocèse, s’est rapproché, entre autres de la congrégation pour l’évangélisation des peuples. De son entretien avec celle-ci, il en ressort que « Le conseil est d’éviter de faire venir des prêtres individuellement, dont la première demande n’est pas faite par leur évêque. Car ce sont alors les plus débrouillards qui arriveront à venir en France, voir les opportunistes qui voudront en faire une voie d’immigration, mais penser à un jumelage avec un échange possible dans les deux sens.
           
            Avec la volonté d’un surcroît de catholicité, Mgr Xavier MALLE a recherché un diocèse  qui n’était pas encore jumelé avec un autre diocèse français et, si possible, ayant sur son territoire un sanctuaire marial comme celui de Notre Dame du Laus pour le diocèse de Gap-Embrun. C’est alors que le diocèse de Dassa-Zoumé a été identifié comme répondant aux critères définis et présentant des caractéristiques proches de celles du diocèse de Gap-Embrun par sa ruralité et son sanctuaire marial. Des premiers contacts ont été établis en 2018 et 2019 avec Mgr François GNONHOSSOU, évêque du diocèse de Dassa-Zoumé.

            Une délégation du diocèse de Gap-Embrun a effectué une mission de reconnaissance et de découverte dans le diocèse de Dassa-Zoumé du 8 au 15 janvier 2020. Cette mission a confirmé qu’un projet de jumelage construit sur un échange équilibré était possible et désiré par les deux parties. Après deux années marquées de crise sanitaire mondiale mais au cours desquelles des échanges entre les deux diocèses se sont poursuivis, notamment par l’envoi d’un prêtre « Fidei Donum » dans le diocèse de Gap-Embrun. Aussi, une délégation du diocèse de Dassa-Zoumé a-t-elle, à son tour, effectué un voyage de reconnaissance et de découverte du diocèse de Gap-Embrun.

            Lors de cette visite, une « lettre d’intention en vue d’un jumelage » a été co-signée le 21 septembre 2022 par Mgr François GNONHOSSOU et Mgr Xavier MALLE.

 
LES OBJECTIFS :

            L’objectif principal du projet est d’ouvrir nos diocèses respectifs à l’universalité de l’amour de Dieu : vivre une communion au-delà des frontières et une fraternité entre des peuples aux cultures différentes, participer ensemble à la mission de l’Église d’annoncer l’Évangile et ainsi, manifester d’avantage la catholicité de l’Église du Christ. Nous croyons en l’Église une, sainte, catholique et apostolique ; ce jumelage nous permettra de renforcer notre foi.

            La vie du jumelage pourrait être bâtie sur trois axes :

            La rencontre et la découverte : nous découvrir sur le plan humain.
Par des échanges et des visites réciproques, nous apprendrons à nous connaître dans nos cultures différentes et à nous reconnaître comme des frères et sœurs.
Le jumelage permet une ouverture d’esprit de tous les chrétiens du diocèse, un enrichissement des cœurs et des âmes, par la rencontre
d’une autre culture d’un autre continent
et aussi d’une autre manière d’être église.

            La fraternité : nos rencontres seront celles de deux Églises unies dans l’unique Famille du Christ.
Notre communion s’exprimera et grandira par :
un soutien spirituel mutuel par la prière,
un soutien pastoral mutuel ; l’adjectif pastoral étant entendu au sens large.

            L’annonce de l’Évangile : Nos communautés pourront se soutenir et s’encourager, et progressivement s’évangéliser mutuellement et évangéliser ensemble : nos communautés ecclésiales s’engageront ensemble dans l’unique et commune mission d’annoncer et de vivre l’Évangile. En effet, nos deux diocèses se sentent conjointement responsables de la mission reçue du Christ. Nous aurons à cœur de partager nos difficultés et nos joies dans l’annonce de l’Évangile, ainsi que nos énergies et nos moyens.
Pouvons-nous réécrire ces objectifs en commun ?


BREF APERCU DU BENIN ET DE SON EGLISE

1- LE BENIN : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CLIMAT 

            Le Bénin est une ancienne colonie de la France, qui a accédé à son indépendance le 1er août 1960. Le Bénin (officiellement la république du Bénin , l’ancien Dahomey) est un pays d’Afrique occidentale d’une superficie de 112 622 km², limité au nord par le Niger, à l’est par le Nigeria, au sud par l’océan Atlantique, à l’ouest par le Togo et au nord-ouest par le Burkina Faso. Le Bénin est situé en Afrique de l’Ouest dans la zone tropicale entre l’équateur et le tropique du Cancer. Le pays s’étend de l’océan Atlantique au fleuve Niger sur une longueur de 700 km; la largeur varie de 125 km (le long de la côte) à 325 km. La population du Bénin est d’environ 12536540 habitants soit49,5% masculins et 50,7% féminin d’après les statistiques de 2021.

            Le Bénin possède deux types de climat :
Au sud, un climat équatorial avec une forte humidité. Alternance de saisons sèches (de novembre à mars et de mi-juillet à mi-septembre) et de saisons des pluies (d’avril à mi-juillet et de mi-septembre à octobre).
Au centre et au nord, un climat tropical. Une saison sèche de novembre à avril et une saison des pluies de juin à septembre.
L’harmattan, vent chaud et sec en provenance du Sahara, souffle sur toute l’étendue du territoire pendant la saison sèche.
À Cotonou, les températures ont une faible amplitude : les maximales varient de 28 à 32°C et les minimales de 23 à 26°C. La pluviométrie annuelle dans cette ville est de 1245 mm.

 
2- BREVE HISTOIRE DE L’EGLISE DU BENIN :

            *Les débuts de l’évangélisation :

            Les premiers missionnaires de l’époque moderne débarquèrent sur la plage de Ouidah le 18 avril 1861. En effet, le 28 Août 1860, sur les insistances du successeur de Monseigneur de Marion de Brésillac, Fondateur de la Société des Missions Africaines (SMA), la Propaganda Fide confia l’évangélisation du Dahomey à la SMA qui y envoya l’année suivante ses premiers missionnaires : les Pères Borghero et Fernandez. Ainsi débuta la grande aventure de l’évangélisation du Dahomey.

            La Nouvelle de Jésus-Christ, en dépit des réelles difficultés d’ordre politique, culturel, climatique…atteignit d’abord les agglomérations importantes du littoral comme Porto-Novo, Grand-Popo, Agoué, Athiémé. Puis, progressivement, l’hinterland, avec l’installation de l’administration coloniale et le développement des infrastructures de transport, notamment les routes, bénéficia de l’annonce de l’Evangile.
24 Juin 1883, le Dahomey, détaché du Togo et du Nigéria, devient Préfecture Apostolique, puis Vicariat Apostolique le 15 Mai 1901.

            Devinant l’heureux fruit que produirait « l’apostolat de l’indigène par l’indigène », le Saint Siège avait décidé la création du clergé indigène dans les pays de mission. La mise en œuvre de cette vision fut l’œuvre de Monseigneur François STEINMETZ, devenu Vicaire Apostolique du Dahomey le 18 Avril 1906. Un Séminaire naquit en 1913, « la Ferme Jeanne d’Arc » qui dut fermer en 1917 à cause de la première guerre mondiale, puis rouvert en 1920 : ce fut le cocon de l’actuel Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah, terrain privilégié de germination du clergé indigène avec l’ordination du premier prêtre dahoméen le 15 août 1928 : le Père Thomas MOULERO.

            En ce premier prêtre, le Divin Maître se multiplia pour continuer sa mission. Petit à petit, cette vigne de Dieu grandit et commença à prendre son destin en main. Le clergé indigène mûrissant, prenait lentement la relève. Et ce fut une immense joie pour Mgr Louis Parisot de voir, un fils du pays, le P. Bernardin GANTIN, le futur Cardinal Bernardin, aujourd’hui, d’illustre mémoire, lui succéder sur le siège archiépiscopal de Cotonou le 17 mars 1960, celui-là qui déjà le 11 décembre 1956 était nommé Evêque auxiliaire du Dahomey par le Pape Pie XII.

            Aujourd’hui, L’Eglise Catholique au Bénin compte 08 diocèses et 02 archidiocèses avec un épiscopat entièrement autochtone. La vitalité de cette Eglise rend hommage à ces vaillants missionnaires qui, du haut de la patrie céleste, doivent être à chanter de joie et de fierté en voyant les merveilles de la grâce du Maître Divin.


            *L’Eglise du Bénin aujourd’hui : Le bel héritage des missionnaires

            Répartis dans les 10 diocèses, les fidèles animent les communautés paroissiales en pleine expansion. Il existe sur les paroisses des mouvements, des associations et des groupes de prière ou de dévotion. L’on retrouve également les mouvements de la Sainte Enfance et de la jeunesse qui participent à la vie paroissiale.

            Un regard sociologique fera apparaître l’Eglise au Bénin surtout comme l’Eglise des enfants, des jeunes et des femmes. 
Au service du peuple de Dieu au Bénin, on a l’équipe des agents pastoraux composée des prêtres diocésains, des instituts religieux et sociétés de vie apostolique, des catéchistes bénévoles. 

            Cette équipe dirigeante, pour ainsi dire, est en constante croissance depuis plusieurs décennies, et cela constitue un grand motif d’espérance pour l’avenir. Toutefois la tâche pastorale a lieu sur des terrains très difficiles constitutifs, eux-aussi, du legs des Pères missionnaires à la nouvelle génération. De fait, lorsque nos Pères dans la foi sont arrivés au Bénin, ils ont été diversement accueillis par quatre milieux :

• Un milieu naturel hostile, avec son lot de maladies tropicales qui avaient déjà emporté le Fondateur des SMA et aussi le troisième compagnon des Pères Borghero et Fernandez, le Père …. ; ce milieu n’a pas disparu aujourd’hui au Bénin. Même dans un diocèse comme celui de Cotonou, la capitale économique en expansion démographique et urbaine, il existe des zones physiquement éprouvantes pour la mission. Que dire alors des diocèses du centre et du septentrion pour la plupart encore ruraux ?
A l’instar des jeunes missionnaires qui venaient  semer la Parole qui a germé sur notre terre, malgré un environnement naturel pénible, de nombreux jeunes sont aujourd’hui interpellés par une Afrique pauvre, une Afrique aux conditions difficiles. Sauront-ils répondre avec la même générosité ?

• Un milieu royal globalement opposé à l’œuvre de l’évangélisation. Les gardiens des traditions ancestrales n’acceptaient pas que la nouvelle religion vienne détourner le cœur des fils de leurs ancêtres. Les gestionnaires des traditions ancestrales conservent une grande influence sur les structures de la parenté. Comme Eglise, il faut pouvoir composer avec cette structure sociale dans l’œuvre de l’évangélisation pour ne pas exposer les individus au syncrétisme ni au suicide téméraire sous la forme d’une opposition frontale aux dépositaires de la tradition. L’Eglise au Bénin saura-telle prendre les moyens appropriés ?
 
• Un milieu chrétien en décrépitude. Les afro-brésiliens et les Portugais installés à l’époque à Ouidah, vers lesquels le Roi envoyait Borghero et ses compagnons, n’étaient pas des chrétiens exemplaires. Le commerce et l’appât du gain facile ainsi qu’un style de vie qui heurte la morale chrétienne constituaient plus un obstacle qu’un catalyseur pour l’évangélisation. S’il faut quitter la discipline traditionnelle et son sens aigu du sacré pour tomber dans ce genre de vie, beaucoup préfèreraient s’en tenir à la religion de leurs pères. Aujourd’hui encore, il y a des formes de pourrissement de la religion par l’argent et le pouvoir qui sont un lieu à évangéliser. Comme les premiers missionnaires, savons-nous aujourd’hui nous démarquer clairement des formes de compromission avec le monde et la mondanité ?

• Un milieu des pauvres et des enfants ouverts au témoignage de charité des missionnaires et à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Puisqu’il a été demandé à Borghero d’exempter les sujets du Roi dans l’annonce de Jésus-Christ, les missionnaires pouvaient néanmoins laisser l’Evangile transparaître dans leurs actes en se faisant proches des pauvres conformément à la volonté du Seigneur. Ce signe de la charité chrétienne a été plus éloquent que tout autre discours. Aujourd’hui encore, d’une certaine manière et en premier lieu, c’est de ce signe que le Bénin a besoin devant la saturation des discours sur Dieu, sur Jésus-Christ et sur le Saint-Esprit. Les personnes en périphérie de l’Eglise veulent sentir la proximité des témoins de ce Dieu qui les aime.

Un deuxième détour qu’a pris l’évangélisation à ses débuts, est l’école. Les enfants, en recevant l’instruction, se donnaient les moyens d’accéder à la lumière de la raison. Ce faisant, ils étaient ainsi préparés aussi à recevoir la lumière de la foi. Devant un christianisme dévotionnel et à dominance émotionnelle, qui se développe dans certains milieux charismatiques, il y a lieu de promouvoir le dialogue Foi-raison, Foi-culture.


            *Quelques défis de l’Eglise du Bénin :

. Le défi de l’« encombrement des dieux »
L’un des phénomènes qu’il convient d’interroger chez nous n’est pas tant celui des formes d’incroyance que celui que nous percevons comme un « encombrement des dieux ». Il y a trop de « dieux » qui étouffent le paysage culturel africain. Il ne s’agit pas d’abord de la multiplicité des divinités reflétée dans les panthéons traditionnels mais plutôt de cette extraordinaire floraison des figures du Christ proposées par les sectes qui poussent comme des champignons dans les plus petits hameaux. Le nom de Jésus est sur toutes les lèvres. Mais le Jésus qui est proclamé est un Jésus Thaumaturge et Banquier. L’attitude qu’engendre cette situation est le syncrétisme ambiant que l’on observe aussi bien sur le versant traditionnel que sur le versant moderne, avec la nouvelle gnose, les groupes ésotériques dont l’art est, d’une part, de transformer en « ange de lumière » et d’autre part, sous des concepts philanthropiques, humanitaires, positifs, de vider la foi de leurs adhérents de sa référence au Christ vivant.
Beaucoup sont ceux-là qui vivent souvent dans la peur et dans la hantise de la sorcellerie. D’où le phénomène que l’on observe surtout sur la plupart des paroisses au Bénin : ce défilé à longueur de journée de personnes en quête de soutien spirituel. Elles accourent surtout aux assemblées de prière organisées par les mouvements et groupes charismatiques. Elles affluent aux séances de prière de libération et aux septénaires appelés « Prières de Jéricho »

. A cette fragilité anthropologique vient s’ajouter l’insécurité matérielle.

 . Le défi de la pauvreté :
L’Eglise au Bénin, depuis le temps des missionnaires, a toujours été proche des plus pauvres, travaillant à l’amélioration de leurs conditions de vie. Ce défi reste très actuel au regard des indicateurs économiques que présente le pays. Avec un secteur tertiaire hypertrophié et fortement dépendant du Nigéria (47,6% du PIB), une industrie embryonnaire et une agriculture très peu mécanisée, cette économie accuse un niveau de vulnérabilité des plus élevés. Le taux de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté  est un peu moins de 50%. Au regard de ces données, L’Eglise ne saurait se contenter de ce qu’elle fait déjà, elle doit aller plus loin.(Le prêtre en paroisse est au prise de ce défi au quotidien : assistances caritatives, soins hospitaliers…)


PRESENTATION RAPIDE DU FONCTIONNEMENT D’UNE PAROISSE DANS LE DIOCESE DE DASSA


Vue le temps imparti très court, nous allons indiquer les éléments essentiels du fonctionnement d’une paroisse.
            -Le prêtre et le conseil pastoral paroissial
            -Le prêtre et les catéchistes
            -Les célébrations liturgiques
            -L’accueil et la visite aux malades
            -Les ressources de subsistance
 

Le prêtre et le conseil pastoral paroissial
            Le prêtre a trois charges essentielles à savoir la sanctification, le gouvernement et l’enseignement qui fonctionnent ensemble. Pour l’aider dans cette triple charge, le conseil pastoral paroissial a été proposé.
            Le Conseil Pastoral Paroissial est un conseil prévu par le droit de l’Église (Canon 536 §1).C’est l’instance où des baptisés, représentant l’ensemble des fidèles de la paroisse, apportent leur concours à la réflexion, à l’élaboration du projet pastoral, à la mise en place des activités pastorales. Ce conseil est constitué à partir des délégations des différents groupes, associations et services de la paroisse. Il est présidé par le curé.( On y trouve un vice-président, deux secrétaires, deux organisateurs, deux conseillers, trois chargés des affaires économiques et trois sages. Notons que les sages sont des personnes influentes, respectables et respectés qui sont très efficaces dans la gestion des crises.)
            Dans un contexte comme le nôtre, le curé doit veiller à une meilleure collaboration sans laquelle la gestion de la paroisse peut lui échapper, ses initiatives seront battues en brèche. J’avoue que ce n’est toujours aisé.
 
Le prêtre et les catéchistes
            La catéchèse est le cœur de la pastorale paroissiale. Son organisation n’est pas facile à cause des différentes langues présentes dans le diocèse. Il y a quatre langues dominantes : le français, le yorouba, le fon et le idaacha. Selon les milieux, il y a trois langues présentes dans lesquelles le cours de la catéchèse est dispensé. Ainsi lorsque vous considérez une paroisse, il y a cinq classes de cours de catéchisme pour chaque langue. Cela implique la disponibilité des catéchistes pour assurer les cours dans chaque classe. Le pari n’est pas toujours gagné à chaque rentrée avec les départs et les arrivées dus aux affectations. Il se pose la question de la formation des catéchistes à qui il faut donner quelques outils pour l’enseignement de la catéchèse. L’essentiel est apporté avec la bonne volonté des uns et des autres pour que les catéchumènes soient accompagnés.
            A chaque paroisse, dans le diocèse de Dassa-Zoumé, sont liés des villages qu’on appellerait clocher ici et que l’on appelle stations secondaires. Ici, il faut souligner l’aide précieuse des catéchistes titulaires bénévoles. Ces derniers sont des responsables des communautés chrétiennes des villages. Sous le regard bienveillant du curé, ils organisent l’enseignement du catéchisme et assurent les célébrations en absence du prêtre. En effet, étant donné qu’il y a plusieurs villages, l’équipe sacerdotale programme les messes par rotation. Une rencontre mensuelle a lieu tous les premiers jeudis pour coordonner les activités mensuelles dans les stations secondaires.
            Le diocèse de Dassa-Zoumé dispose d’un centre catéchétique où sont formés périodiquement les catéchistes titulaires par secteur et par langue.
 
Les célébrations liturgiques :
            Le prêtre en paroisse célèbre en moyenne trois messes les dimanches. En effet, avec la diversité des langues les catégories de personnes et les stations secondaires, cela s’explique. Généralement, sur la paroisse, la première messe qui a lieu plus tôt est pour les locuteurs locaux, la deuxième pour les catéchumènes et la troisième pour les locuteurs francophones (dans les paroisses de ville). L’animation des messes est assurée par des chorales dans les différentes langues suivant une programmation préétablie et visée par le curé. Les célébrations sont assez dynamiques et dansantes sauf si la chorale grégorienne qui existe sur certaines paroisses. (Procession pour la quête, procession des offrandes, action de grâce…)
            En ce qui concerne les messe en semaine, il y a un petit noyau de chaque chorale qui assure l’animation à des jours définis.
            En outre, les messes de mariages après l’aboutissement de la procédure canonique, sont célébrées dans une ambiance festive très marquée. Néanmoins, il y a des célébrations de mariage à huis-clos.
            Il est à noter que l’on assiste à des guerres des  chorales qui manifestent des concurrences déloyales. (Certaines chorales pensent qu’elles sont plus importantes, du moins, plus anciennes que d’autres, et donc pensent s’arroger un certain privilège.)
            Par ailleurs, la célébration des obsèques se déroulent dans une ambiance de fête sauf s’il s’agit d’un enfant ou d’un jeune ou d’une circonstance particulière.
 
Le prêtre avec l’accueil et la visite des malades :
            La pastorale des malades en paroisse revêt une importance particulière. La visite aux malades manifeste l’amour du seigneur pour les malades et les personnes en grande fragilité. Elle concerne les personnes ne pouvant plus se déplacer vers l’église pour participer aux messes et autre rassemblement de prière ; en l’occurrence les personnes âgées ou personnes alitées par la maladie. Lors de la visite, il y a la possibilité de se confesser et de recevoir la communion pour ceux qui remplissent les conditions d’accès à ces sacrements.( Il faut dire que la discipline est très sévère en ce qui concerne l’accès aux sacrements.). La visite aux malades s’effectue aussi dans les hôpitaux de zone avec le concours des responsables d’hôpitaux. Aussi, deux ou trois fois par an, une messe est organisée dans l’enceinte de l’hôpital avec la bénédiction des nouveaux nés et des malades qui le souhaitent. Là où il y a la présence d’une communauté religieuse, le curé associe les religieuses à la pastorale des malades. Un calendrier est établi par zone pour avertir les malades et ceux qui s’occupent d’eux.

            En outre, l’accueil, dans les milieux ruraux comme c’est le cas dans notre diocèse est difficile à réglementer. Les gens arrivent à temps et à contretemps. Si quelqu’un vient et que le prêtre est occupé, il est capable de l’attendre quel que soit le temps que cela prendrait. (Généralement ce sont les questions de santé, de subsistance, d’ordre relationnel, de rejet, d’abandon…)
Il peut arriver que l’on vienne de nuit solliciter le curé pour une évacuation sanitaire.
 
Les ressources de subsistance du prêtre :
            Dans le diocèse de Dassa-Zoumé, le prêtre vit essentiellement de dons, des quêtes, des offrandes et des honoraires de messe. Vue que tout ceci est précaire, aléatoire et variant suivant les milieux, la tentation de vouloir choisir son milieu de mission est très grande. Du coup, beaucoup de prêtres peinent à affirmer leur foi en la providence divine qui n’a jamais cessé de se manifester.
            Personnellement je crois en la providence divine qui est à l’œuvre sans nier la difficulté à accueillir celle-ci dans certains contexte où elle n’est pas du tout évidente. Il faut pouvoir se remettre en cause et aussi approfondir le sens de la souffrance et du sacrifice dans notre ministère. C’est assez touchant de voir, dans un village, des paroissiens qui ont à peine de quoi manger, apporter au curé la meilleure part.
            Dans un diocèse rural comme Dassa, le prêtre doit apprendre à s’adapter aux réalités de son milieu de mission tout en travaillant à un mieux-être et en faisant la politique de ses moyens dans la transparence.

                                                                                                                                                          Abbé Yves-Marie Adéifè AFOUDA
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Une quinzaine au refuge

 Newsletter presque bimensuelle – N° 39 du 19.09.2023
Une quinzaine au Refuge
Refuges Solidaires et les exilés à la rue

Après deux semaines à héberger chaque jour, dans des conditions difficiles, plus de 200 personnes sous tentes sur le terrain de la paroisse Sainte-Catherine, Refuges Solidaires a dû démonter son campement de fortune mercredi 13 septembre.

Aujourd’hui, l’absence de réaction de l’État et de notre municipalité, face à cette crise humanitaire sans précédent dans notre région, oblige des centaines de personnes exilées à errer dans Briançon à la recherche d’une nuitée au chaud après leur éprouvante marche dans les montagnes.

Grâce à une poignée de bénévoles — hélas trop peu nombreux — et aux salariés, l’association soutient les hébergeurs solidaires qui aident les exilés, matin, midi et soir, Refuges Solidaires assure plusieurs tournées dans Briançon pour distribuer repas, boissons chaudes, couvertures et vêtements.

Les plus faibles sont conduits à l’hôpital ou auprès de Médecins du Monde.
Les autres migrants, en mesure de continuer leur route, sont dirigés vers les transports en commun.

Si vous disposez d’un peu de temps libre, venez nous aider en cuisine, au vestiaire ou à l’accueil car on manque cruellement de bénévoles !
Pour nous aider 
­ Je soutiens financièrement ­ ­
J’adhère pour 2023 / 2024  ­ ­
Je deviens bénévole ­
Pour vos dons
de nourritures, de vêtements chauds, de chaussettes, 
vous pouvez toujours déposer vos colis au bâtiment des Terrasses
au 34 Route de Grenoble.

Des personnes pourront les réceptionner.
Pour vous remonter le moralFace à ces moments difficiles, chacun de nous peut se sentir perdu, penser que c’est sans fin et sans espoir. Mais tentons de garder le cap, tous ensemble, avec le joli poème de Pascale qui nous a permis de le partager pour vous remercier tous de vos actions formidables.!
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Refuge-Poeme-724x1024.jpg.
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Pèlerinage

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P2024 Pèlerinage à Tamanrasset

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Pèlerinage 2023

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Refuge Solidaire

REFUGE SOLIDAIRE

Ce 31 août 2023

Urgent

La bénévole Nelly Feuillette a besoin d’aide

dans les deux jours qui viennent

pour lingerie et lavage machine

Tel : 06 89 53 69 06

Merci pour votre réponse

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Messe N.D. des Neiges

En raison des averses pressenties au cours du dimanche 27 août, la montée à pied à Notre Dame des Neiges prévue à 7h30 au départ de Puy Saint Pierre est annulée.

Le départ en télécabine à 9h30, gratuit pour les pèlerins, est suspendu à la météo ; Il est possible que ce service soit annulé au départ du Prorel selon les conditions climatiques.

Si le départ en télécabine à 9h30 est maintenu, la messe sera célébrée à Notre Dame des Neiges à 10h45 comme prévu.

Si le départ en télécabine est annulé, la messe sera célébrée à 10h30 à l’église de Puy Saint Pierre

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Refuge Solidaire

Appel à Bénévolat pour le Refuge Solidaire

Bonjour,

Toujours beaucoup d’arrivées, des départs qui demandent une énorme énergie afin de trouver des moyens de transport, autres que les habituels, souvent trop chers en cette saison, Une population de bénévoles extérieurs qui se raréfie après la période estivale, le risque de ne plus pouvoir assurer l’essentiel qui malgré le triplement des accueillis a pu jusqu’à présent être maintenu. Pour cela et pour continuer à accomplir ce à quoi notre position de ville frontière oblige nous faisons appel aux bonnes volontés. Un certain nombre d’entre les personnes proches de la paroisse apporte déjà cette aide, mais peut-être que d’autres pourraient se motiver sur les tâches de la vie quotidienne si nécessaires, en prenant quelques heures de leur temps régulièrement chaque semaine ( cuisine, literie/ménage, accueil ,après formation spécifique pour chacune des tâches)

Le contact responsable du Bénévolat est Jonathan Mounal   mail: benevolat@refugessolidaires.com

Bien à vous

Jean -Yves

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Dieu est amour

Featuring Le Père BARDET de la Paroisse de Briancon

Réalisation vidéo Cristophe NEVE, Alpes Vidéo

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Emission pour expliquer comment ont été créé la chanson et le clip « Dieu » avec les interviews du Père BARDET de la paroisse de Briançon (https://egliseenbrianconnais.net/Word…) et de Christophe NEVE de Alpes Vidéo (https://alpesvideo.com/) Co-réalisée avec Dam Cam Production (https://www.youtube.com/@damcamproduc…) Le clip de la chanson est disponible ici :    • KAYMAX Feat. Père Bardet – Dieu (Clip…  

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CRAAD-OI

CRAAD-OI Partenaire du CCFD

CENTRE DE RECHERCHES ET D’APPUI POUR LES ALTERNATIVES DE DÉVELOPPEMENT – OCÉAN INDIEN (CRAAD-OI)