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PROJET STE CATHERINE

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ANNONCE DE LA PAROLE

HOMELIE PÂQUES 2021

Homélie de Pâques 2021

            Dans ces jours de la Passion, quelques paroles ont arrêté mon attention… Plutôt « animé « mon attention.
            Tous d’abord, cette fameuse sentence qui n’a pas attendu le matin de Pâques pour être prononcée : « Tout est accompli ». Mais aussi cette particulière « attente silencieuse » du samedi Saint pendant laquelle « viennent résonner bien des interrogations ».

            Une existence qui s’accomplit sur une croix. : quel accomplissement !
            Une œuvre de création qui s’achève dans les larmes et le sang !
            Le temps du repos est alors bienvenu : ce fut le 7ème jour…

Paradoxe de l’œuvre de Dieu en Jésus-Christ où tout semble vain.
            Paradoxe de la vie humaine, où tant d’aspirations au bonheur se font entendre au cours des siècles ; et où l’anéantissement du mal revient sans cesse, comme le flot des vagues venant manger les fondations de nos châteaux de sable.
            Paradoxe de ce 7ème jour, où pourtant semble poindre comme un refrain d’espérance : « Et Dieu vit que cela était bon ».

            Comment pourrions-nous comprendre ce mystère que nous appelons la résurrection, nous qui sommes englués dans les ténèbres, et du péché, et de notre finitude trop éloignée de la lumière ? Comment pourrions-nous le comprendre ?

            Marie elle-même n’aura cessé d’interroger : « Comment cela va-t-il se faire ? »
Nous entendons son étonnement ; laissons aussi résonner sa réponse et son conseil :
            « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».

            Ainsi donc, ce qui nous permet de comprendre la « Pâque Nouvelle », ce qui nous permet d’accueillir « l’Alliance Nouvelle » scellée dans le sang du Christ, c’est un acte de Foi.
La Résurrection n’est pas une happy end, avec feu d’artifice, flonflons et ivresses de surface. Car c’est de nuit et dans le silence que tout cela s’accomplit.

            Obscurité toute intérieur du consentement de Marie.
                        Obscurité bien froide du tombeau.

Dans le sein de la terre est enfoui la Création Nouvelle. Le grain de blé est tombé en terre.

            L’Amour de Dieu est descendu au plus profond.
Le long et secret processus de la germination peut commencer et se perpétrer dans ce terrain si intime et si personnel du cœur de chaque être humain.

La résurrection du Christ n’est pas de l’ordre du tonnerre, de l’évidence tonitruante.
La résurrection du Christ est là, présente, et discrète :
            « Je me tiens à la porte et je frappe » murmure-t-il a l’âme de chacun de ses frères, chacune de ses sœurs.

            « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi ».

            La Résurrection, c’est accueillir l’Amour du Père à notre table, accueillir le fruit de cet Amour dans notre quotidien, tel des disciples d’Emmaüs, alors que le jour baisse.
            Dans les nuits de notre humanité, le germe est présent ; cette seule force capable de victoire qu’est l’Amour de Dieu, se donnant, se redonnant sans compter, qui pardonne sans se lasser.

            Bien sûr, la pierre de nos tombeaux nous impressionne !
La si lourde pierre de notre culpabilité ; celle non moins imposante de nos culpabilisations ; celle insurmontable de tant de blessures, encaissées sans défense ; d’injustices affligeantes, déshonorantes. Qui pourrait faire bouger tout cela ? Qui peut être sauvé ?

            « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Croyez-vous cela, frères et sœurs ? nous le redirons ensemble, tout à l’heure


            Oui, tout nous est donné en « ce Jour que fait le Seigneur », ce 8ème jour qu’est le jour de la Pâques ! Entrons donc de plain-pied dans le Jour de Dieu.
Il est là, à la porte de la Foi ; Il se propose à chaque instant du chemin, à chacun des jours ou des nuits de notre existence. Et notre acte de foi, sincère et profond, ouvrira la vanne des fleuves d’eau vive jaillissant du cœur du Christ.

            Pour être de celles et ceux qui œuvrent dans la Création Nouvelle, pour être ces artisans du Royaume selon le cœur de Dieu, il y a cet acte d’humilité, de simplicité, apparemment si simple…

            Convoquons encore Marie en ce petit matin de Pâques : elle en a le secret :
            « Voici la servante du seigneur. Que tout m’avienne selon ta Parole ».

            Marie peut nous aider à accueillir la Résurrection, elle qui n’a cessé d’accueillir à chaque instant la Présence de son Seigneur.
            Elle, notre Mère, notre Sœur, peut nous apprendre à prononcer cet acte de Foi, et à entrer dans ce Jour que fit le Seigneur, Jour de Joie, de Consolation, jour d’Espérance sans limite.

JMB

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ANNONCE DE LA PAROLE

VIVRE OU SURVIVRE

Vivre ou survivre ?

« Depuis que le virus tue, on nous répète comme une leçon universelle que la vie est le bien le plus précieux et qu’il faut la protéger, quoi qu’il en coûte. Quoi qu’il en coûte ? Ce discours semble ne souffrir aucune contradiction ni tolérer la moindre nuance. Et pourtant… Comment ne pas voir que vivre ne consiste pas seulement à rester en vie ? D’où vient ce manque de profondeur, cette perte de perspective, cette cécité qui frappe notre monde ? Comment avons-nous laissé se dégrader nos vies au point de les confondre avec notre seule survie ?

Survivre quoi qu’il en coûte ? Mais quelle est donc cette vie pour laquelle nous serions prêts à consentir à tous les sacrifices ? Quelle est cette mort qui nous terrifie au point de lui livrer en pâture notre vie sociale, nos visages désormais masqués, nos anciens abandonnés dans leur solitude, nos embrassades interdites et jusqu’à nos mains qui ne peuvent plus se serrer ? Sommes-nous donc prêts à tout, y compris à cesser de vivre, pour ne pas mourir ? Cesser de vivre pour ne pas mourir… L’étrangeté de ces mots et l’absurdité vers laquelle ils nous précipitent !

Survivre quoi qu’il en coûte ? Mais à l’évidence, il ne suffit pas de rester en vie pour être vivant. Et nous savons bien ce qu’est le naufrage d’une existence qui ne sait rien faire d’autre que s’agripper à elle-même.

Survivre quoi qu’il en coûte ? L’erreur grossière consiste à penser que la vie serait un capital que nous aurions reçu au commencement et qu’il s’agirait de défendre contre toutes les attaques extérieures. Un capital voué inexorablement à fondre, au fil des ans, comme banquise au soleil. Car la mort surviendra tôt ou tard. Sommes-nous donc condamnés à vivre comme une armée battant en retraite ? Jusqu’à l’inévitable défaite… Est-ce cela vivre ?

Survivre quoi qu’il en coûte ? Bien sûr, il nous faut lutter contre ce virus et protéger notre santé comme on protège la banquise de son effondrement. Mais protéger la vie, c’est autre chose ! La vie n’est pas un capital à défendre mais un horizon à atteindre. Elle n’est pas une bouée à laquelle on s’agrippe mais un trésor qu’il nous faut trouver. Vivant, il ne s’agit pas de le rester mais plutôt de le devenir ! Et nous ne sommes encore qu’imparfaitement vivants. Bien souvent, nous vivons dans le seul but de ne pas mourir. Ce n’est pas cela vivre…

Mais vivre !
Et tenir la main du vieillard jusqu’à son dernier souffle ; sentir que ces minutes-là sont plus précieuses que la plus scientifique des immunités. Vivre et ne pas concéder le moindre compromis quand il s’agit de rester humains. Jusqu’au bout. Quoi qu’il en coûte…

Vivre !
Et ne pas se plier aux menaces des violents. Savoir que la mort est toujours un risque mais qu’il y a plus grave que mourir : c’est de ne pas oser vivre. Vivre et ne pas avoir peur de risquer sa vie. Quoi qu’il en coûte…

Vivre !
Et ne plus savoir compter, calculer, mesurer, comparer, produire ; mais apprendre à s’émerveiller, chanter, offrir, jouer, contempler. Donner plus d’importance à ce qui ne sert à rien : au jeu de l’enfant, au silence dans le vent du soir et aux fleurs qui ne savent même pas qu’elles sont belles. Quoi qu’il en coûte…

Vivre !
Et accueillir notre fragilité comme une chance. En avoir fini avec l’angoisse de ne pas être tout, de ne pas pouvoir tout. Ne plus avoir à se prouver que l’on mérite de vivre. Ne plus avoir à mériter. Mais vivre simplement. Quoi qu’il en coûte…

Vivre !
Et ne plus regarder le temps qui passe comme l’horloge implacable qui m’attend ou le sablier qui dévide mes heures. Mais accueillir le temps comme un ami qui joue dans mon camp. Et qui me bonifie comme les années rendent bon le vieux vin. Vivre et ne plus avoir peur de vieillir, de se rider, de se courber et de faiblir. Quoi qu’il en coûte…

C’est cela vivre. C’est cette vie-là qu’il nous faut défendre, quoi qu’il en coûte. Quitte à en mourir… Mourir sans doute, mais mourir vivants !

Vivre et ne plus avoir peur de mourir.
Vivre et ne plus avoir peur de vivre. Enfin ! »

« Qui cherchera à garder sa vie la perdra. Et qui la perdra, la trouvera » Luc 17,33

Père Christian Cherel

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VIE CARITATIVE

SEMAINE UNITÉ-CHRÉTIENS

SITE « UNITÉ DES CHRÉTIENS » (clic)

Chaque année, fin janvier. a lieu la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elle est préparée pour 2021 par la Communauté de Grandchamp en Suisse sur le thème « Demeurez dans mon amour» Jn 15,9). Ce feuillet de prière reprend et commente verset par verset le texte de l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean, pour chaque jour, du 18 au 25 janvier 2021. Les textes ont été élaborés à partir des documents officiels de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2021 proposés par le Conseil pontifical et le Conseil oecuménique des Églises.

Dans le Briançonnais, la célébration commune avec les autres Eglises aura lieu dimanche 24 janvier à 16 h à l’Eglise Ste Catherine (Briançon).

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ANNONCE DE LA PAROLE

MEDITATION

IX

§ IX – Mercredi 30 décembre : 9ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-9e-Meditations-30-décembre-2020 -Texte : Télécharger

Marc Chagall

VIII

§ VIII Mercredi 23 décembre : 8ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-8e-Méditations-23-décembre-2020 – Texte : Télécharger

Marie rend visite à Elisabeth – détail – par le peintre Marx Reichlich en 1511

VII

§ VII – Mercredi 16 décembre : 7ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-7e-Méditation-16-décembre-2020 – Texte : Télécharger

Un ange rend visite au prophète Isaïe – Antonio Balestra XVIIIe siècle

VI

§ VI – Mercredi 9 décembre : 6ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-6e-Meditation-9-décembre-2020 – Texte : Télécharger

Oraison – Archabas

V

§ V – Mercredi 2 décembre : 5ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-5e-Meditation-2-decembre-2020 : Télécharger

La tentation de Jésus dans le désert. Aquarelle et gouache de James Tissot (1836-1902)
Le Christ priant au désert

IV

§ IV – Mercredi 25 novembre : 4ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-4e-Meditation-25-novembre-2020 – Textes : Télécharger

Prier avec tout son être par le peintre Benn

III

§ III – Mercredi 18 novembre : 3ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-3e-Meditation-18-novembre-2020 – Texte : Télécharger

David dictant les psaumes sous l’inspiration divine

II

§ II – Mercredi 11 novembre : 2ème Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-2e-Meditation-11-novembre-2020 – Texte : Télécharger

I

§ I – Mercredi 4 novembre : 1ère Méditation du Père Jean-Marie Dezon

JM-Dezon-1ere-Meditation-4-novembre-2020 – Texte : Télécharger

Trinité au chêne de Mambré – Chagall
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ANNONCE DE LA PAROLE

HOMÉLIE 22 NOV 2020

Homélie du dimanche 22 novembre 2020 Père Thierry Sauzay

Nous fêtons aujourd’hui le Christ Roi. Le Christ Jésus est bien roi en effet, mais nous le savons bien sa royauté n’est pas de ce monde. Jésus est bien roi, mais il n’est pas roi à la façon du monde. Il n’est pas roi à la façon des hommes, il ne cherche pas à attirer à lui une gloriole bien trop humaine. Tant de fois dans l’Evangile, il s’extrait vigoureusement des images que les hommes veulent trop vite projeter sur lui. Les textes d’aujourd’hui viennent non seulement confirmer cela, mais aussi éclairer ce que c’est qu’être roi au yeux de Dieu. Être roi, c’est être comme un berger qui prend soin de ses brebis, qui veille sur elles, les ramène quand elles se perdent, les guérit quand elles se blessent. Ce n’est pas pour rien que, dès le début de la royauté en Israël, Dieu avait choisi un jeune berger, David. A cette occasion déjà, il avait signifié au prophète Samuel, qu’il ne fallait pas regarder comme les hommes, que Dieu, lui, regarde le cœur. La royauté de Jésus est une royauté d’amour et de service. Le plus grand dans ce royaume, ce n’est pas celui qui a le plus d’argent, ce n’est pas celui qui a le plus de pouvoir ou d’influence, ou le plus de qualités, le plus grand, c’est celui qui, par amour, se fait serviteur.

La fin de la première lecture et l’évangile nous montrent aussi que dans ce royaume, il y a un jugement. C’est inévitable, car on ne peut faire partie de ce royaume sans s’en imprégner, sans en vivre. Les critères de ce jugement sont finalement assez simples: donner à manger, à boire, accueillir l’étranger, vêtir, rendre visite, tous les actes de miséricorde, de charité, de fraternité. Prendre soin du prochain. Nous serons jugés sur l’amour, disait mère Thérésa. Mais comme souvent avec les paraboles de Jésus, il est bon d’entrer un peu plus dans les détails. Ce qui est très frappant dans cette parabole, c’est l’attitude aussi bien des brebis que des boucs. Aux brebis, Jésus révèle le bien qu’elles ont fait dans leur vie, et elles en sont comme toutes étonnées: “quand est-ce que nous t’avons vu ? Quand sommes-nous venu jusqu’à toi ?”. Il y a une profonde humilité de ces brebis, car le bien qu’elles ont fait, elles ne l’ont pas engrangé pour elles-mêmes. Elles ont simplement mis la charité dans leur vie, se décentrant de leur propre existence.

Les boucs sont vraiment dans une attitude totalement contraire. On aurait pu, d’ailleurs imaginer une autre réponse de leur part, une autre suite dans la parabole. Entendant le jugement du roi, ils auraient pu ouvrir leur cœur, reconnaître cette lumière sur leur vie, et demander pardon. Mais non, ils sont surpris comme les brebis, mais cette surprise révèle en fait chez les boucs une suffisance, une fermeture du cœur, une prétention à toujours avoir été parfait: “Seigneur quand t’avons-nous vu, sans nous mettre à ton service ?”. Sous-entendu, nous l’avons toujours été ! Il y a chez ces boucs un refus manifeste de la miséricorde, refus d’exercer la miséricorde envers les autres, et refus de l’accueillir pour eux-mêmes, refus d’entre dans ce décentrement qu’est la charité.

Alors il nous est sans doute bon de recevoir ces textes, en ce temps d’épreuve et d’épidémie. Parce qu’ils nous recentrent sur l’essentiel. A l’image du Christ Roi soyons, nous aussi, de bons bergers les uns pour les autres.

Thierry Sauzay

Christ Pantocrator – Cathédrale de Cefalu en Sicile
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VIE PAROISSIALE

BEATIFICATION CARLO ACUTIS

Béatifié le 10 octobre 2020, Carlo Acutis est un jeune d’aujourd’hui !

Carlo Acutis meurt très jeune, à 15 ans, à cause d’une leucémie foudroyante.

Depuis qu’il a reçu la Première Communion, à l’âge de 7 ans, il n’a jamais manqué le rendez-vous quotidien à la messe.

Passionné d’informatique, il met ses dons en informatique au service de l’évangélisation, lançant un site sur les miracles eucharistiques : La phrase qu’il aimait dire : « Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies ». Pour s’orienter vers cet Objectif et ne pas « mourir comme des photocopies », Carlo disait que notre Boussole devait être la Parole de Dieu, à laquelle nous devons constamment nous confronter. Mais, pour un Objectif aussi élevé, il faut des Moyens très spéciaux : les sacrements et la prière. En particulier, Carlo mettait au centre de sa vie le sacrement de l’Eucharistie qu’il appelait « mon autoroute vers le Ciel ».

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HOMÉLIE 15 NOV 2020

Homélie du Père Jean-Marie Dezon – Dimanche 15 novembre 2020

Les lectures de ce dimanche veulent nous stimuler dans notre attente du Seigneur ; les derniers dimanches du temps ordinaire rejoignent et préparent le temps de l’Avent. Dès lors, sans tarder, la parole de Dieu nous invite à la vigilance active, tout d’abord parce que, comme le rappelle Saint Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens : « nous ne savons pas la date de cette venue du Christ en Gloire. »

Mais d’ailleurs, au sujet de la venue du Seigneur, écrit Saint-Paul, il n’est pas nécessaire qu’on vous parle de délai ou de date. Ce qui importe vraiment, ce n’est pas de savoir quand le Seigneur viendra, mais de pouvoir le reconnaître et le recevoir déjà présent, vivifiant, appelant, et de savoir si nous sommes prêts à l’accueillir, si nous sommes là, en tenue de service. Dès lors, l’apôtre peut nous exhorter : « Ne restons pas endormis comme les autres mais soyons vigilants, et restons sobres. »

A travers la parabole dite des talents, l’évangéliste Matthieu veut sans doute nous montrer qu’il y a différentes manières de garder au cœur la mémoire du Seigneur : Une qui paralyse – la peur et la crainte –, et une autre qui libère les énergies – la confiance.  Si nous gardons au cœur la mémoire du Seigneur, c’est la pensée de sa miséricorde pour tous et pour chacun qui doit résonner en nous. Si nous marchons résolument sur la terre de l’Evangile, c’est un espace ouvert à notre liberté et à notre responsabilité pour faire fructifier nos dons, pour reconnaître en Dieu la vie qui se donne, pour recevoir toute bénédiction et tout appel venant de Lui.

Dans cette parabole de Matthieu que nous connaissons bien, l’attitude du troisième serviteur devrait pouvoir nous peiner, ou aussi nous interpeler positivement. Au lieu de faire confiance au Seigneur qui lui a fait un don, voici que ce serviteur se défie de lui ; Il en a peur et ne voulant courir aucun risque, il n’entreprend rien pour faire fructifier le talent confié. La peur et le manque de confiance rompent la relation d’amour initiée par le Seigneur. Ainsi peur, manque de confiance détruisent la relation amicale avec le Seigneur qui n’est plus pour ce serviteur qu’un maître exigeant.

Le Seigneur confie à tous au moins un talent, celui de son amour offert auquel nous répondons d’abord par la confiance qui nous ouvre à la relation, à la joie, à la paix. Demandons au Seigneur la grâce de pouvoir faire fructifier ce talent : l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. N’enterrons pas ce talent pour que puisse se développer en nous des trésors de charité et de communion avec nos frères les hommes, des trésors de patience et de douceur, trésor de fidèle espérance, trésor d’évangile, trésor d’humilité, trésor de béatitude, trésor de contemplation. Accueillons ce talent et laissons Dieu nous aider à le faire fructifier. Plus il fructifiera et plus nous aurons à rendre grâce. Plus nous rendrons grâce et plus il fructifiera.  

Père Jean-Marie Dezon

La parabole des talents – Rembrandt
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VIE CARITATIVE

SEC CATHO COLLECTE 2020

Cette année encore, la journée nationale en paroisse du Secours Catholique a lieu le même jour que la Journée Mondiale des Pauvres instaurée par le pape François. En tant que service d’Église, le Secours Catholique a plus que jamais besoin de la générosité de tous pour remplir la mission qu’il mène contre la pauvreté et l’exclusion.

Cette collecte nationale représente plus de la moitié de ses ressources de l’année. Ce sont vos dons et la mobilisation des bénévoles qui permettent toutes ces actions d’entraide, dans la fraternité, avec les plus fragiles. Et cela ne peut se faire sans votre soutien. Des enveloppes-don sont mises à votre disposition au fond de nos églises. Merci de votre générosité !

Les dons peuvent être faits en ligne, à l’adresse https://www.secours-catholique.org/
Rubrique « nous soutenir »,
Ou envoyés au Secours Catholique,
260 Bd Régis Ryckebusch, 04100 MANOSQUE
En mentionnant “campagne de fin d’année”.

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HOMÉLIE 8 NOV 2020

Homélie du Père Jean-Michel Bardet dimanche 8 novembre 2020

Lorsque nous contemplons, lorsque nous projetons notre regard sur le monde, nous constatons bien malheureusement et bien tristement le manque de sagesse dans bien et bien des domaines !

Sagesse humaine, sagesse divine : voici bien les thèmes que nous pourrions retenir de ces textes liturgiques ce dimanche 8 novembre.

Tout d’abord, en écoutant cet évangile et cette parabole des dix jeunes filles, nous butons assez communément sur la conclusion : elle nous paraît si dur, si difficile à entendre, nous qui aimons déjà reconnaitre dans la figure de l’Epoux un Dieu Bon et Miséricordieux ; nous qui sommes si rapidement enclin à vouloir réconcilier le monde, ou en tout cas à en avoir le désir…  (Parce que, pour ce qui est des actes, nous savons bien nos limites, nos faiblesses… et nos résistances.)

Oui, ne nous scandalisons pas trop vite de la fermeté de l’Epoux repoussant les jeunes filles insouciantes. Une fable de La Fontaine nous aide d’ailleurs à mieux l’entendre : non pas celle du corbeau et du renard, mais bien sûr celle du lièvre et de la tortue.

Il est des choses que nous ne rattraperons jamais, ne nous berçons pas d’illusion ! Et si le pape François insiste tant sur l’urgence de prendre soin de la Maison Commune, de la création comme il aime à la nommer, c’est bien qu’à un certain moment, les éléments et les faits sont irréversibles. Pensez donc à l’insulte lâchée violemment à la figure d’un ami, d’un parent : combien de générations vont devoir s’écouler avant que la paix puisse au moins être entrevue entre des êtres divisées. N’est-ce pas la même chose entre peuples et nations ?

Nous comprendrons également mieux l’insistance de l’Ecriture, en particulier dans cette première lecture, quant à demander la Sagesse : elle est à désirer, dès l’aurore, à tout moment. Elle se tient là, à notre porte, prête à s’offrir à homme qui la recherche.

Sagesse humaine, Sagesse divine : l’une ne saurait aller sans l’autre ; elles sont ensemble gardiennes du bonheur de l’homme.

Reconsidérons maintenant Saint-Paul ; il nous dit : « frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment dans la mort, comme ceux qui n’ont pas d’espérance. »

Pourquoi juxtaposer sagesse et annonce de la résurrection ? Parce qu’il y a la même promesse de vie, et de vie en abondance ! Chercher à accueillir la Sagesse, c’est avancer déjà en enfant de lumière, en fils de la Résurrection ; c’est en tout cas entretenir cette Foi, La Foi, telle une lampe que l’on alimente en prenant soin de ne pas la laisser s’éteindre.

Soyons donc vigilants ! Ne laissons pas notre conscience et notre intelligence à l’écart de la Sagesse et de son rayonnement : c’est notre humanité personnelle, et communautaire, qui sont en jeu.

Et si, bien malheureusement, nous faisons tous l’expérience terrible de nous retrouver démunis, avec une lampe éteinte, rappelons-nous alors comment agit la Sagesse de Dieu :

Elle a pris figure, elle est si familière.

Elle apparaît avec un visage bienveillant, celui de Jésus, celui du Christ, Sagesse de Dieu à nos côtés.

Et si la sagesse humaine, celle de La Fontaine par exemple, nous rappelle que bien souvent « rien ne sert de courir, il faut partir à point », souvenons-nous que le Christ a déjà fait la course en tête, et qu’il a « dépassé » toutes nos épreuves.

Raison de plus, non seulement de Le désirer dès l’aube pour qu’Il soit au plus proche de notre cœur ; mais aussi, avec humilité, raison de plus de nous en remettre à Lui lorsque nous désespérons, et de nous-mêmes, et des autres : Il est Lumière Eternelle ; en Lui, point de ténèbres ; avec Lui l’obscurité n’a plus d’avenir.

Jean-Michel Bardet, Curé

Les vierges sages et les vierges folles – Cathédrale de Rossano